Intégrer les notions grammaticales
- Administrateurs
- 11 avr. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 avr. 2018
Présentation de l’atelier d’écriture:
Le besoin principal qui devait être travaillé dans ma classe de 6e année du primaire était que les élèves étaient en mesure de faire des exercices de grammaire en appliquant la notion grammaticale enseignée, mais qu’ils n’étaient pas en mesure de la réappliquer dans leurs situations d’écriture.
L’objectif principal de mon projet était donc d’amener les élèves à connaitre et à utiliser des stratégies efficaces afin qu’ils parviennent à écrire en appliquant les notions grammaticales enseignées. Les élèves ont réalisé quatre ateliers d’écriture dans lesquels l’étape de correction était la priorité. Lors de chaque atelier, les élèves devaient concentrer leur correction sur une notion de français précise (sans pour autant laisser tomber toutes les autres). De cette façon, j’évitais de surcharger les élèves en leur demandant d’appliquer les différentes règles possibles et je m’assurais que la correction de cette règle était réellement bien intégrée. À la suite de ces ateliers, les élèves devaient choisir le texte de leur choix et y appliquer les différentes notions (et code de correction) afin de réintégrer les apprentissages et m’assurer de la bonne compréhension de tous.
Ateliers
-Enseignement de la notion de grammaire.
-Modéliser le code de correction pour valider la bonne utilisation de la notion grammaticale dans le texte.
-Construction d’un aide mémoire avec les élèves sur la notion grammaticale et son code de correction.
-Explication des consignes générales de la situation d’écriture.
-Réalisation de la situation d’écriture
»Temps de réalisation : environ 2 à 3 périodes de 1h.
Atelier sommatif
-À la suite des quatre ateliers différents, les élèves choisissent le texte qu’ils apprécient le plus.
-Dans ce texte, ils doivent s’assurer d’ingérer les différentes notions grammaticales travaillées dans les différents ateliers faits et d’en faire le code de correction. Pour ce faire, ils peuvent utiliser les aide-mémoires.
*Ce dernier atelier permet de réintégrer les différentes notions apprises. Il permet donc à l’enseignant de valider si l’enfant a bien compris et réintégré les notions grammaticales enseignées.
Variantes
· Sujet d’écriture : libre ou choisi par l’enseignant.
-Donner la situation initiale de l’histoire et les élèves doivent construire la suite.
-Lecture d’un album et les élèves doivent écrire la suite de l’histoire, écrire à la manière de l’auteur, décrire un personnage, etc.
-Écriture sur un sujet libre
-Écrire sur un thème choisi par les élèves (questionner les enfants au préalable afin de choisir un sujet qui les stimule)
-etc.
· Notions travaillées au cours des quatre ateliers :
-Notions grammaticales ex. : accords du groupe du nom, accords du verbe, etc.
-La structure du texte
-Le vocabulaire
· Travail de l’enseignant :
Observations dans le contexte de classe (analyse de traces):
De façon générale, je constate une amélioration dans les écrits de mes élèves par rapport à la notion enseignée et travaillée lors des ateliers. En effet, puisque la tâche de correction du texte était simplifiée (une seule étape) et très guidée, les élèves ont généralement pu atteindre l’objectif des différents ateliers. Toutefois, certains élèves qui éprouvent davantage de difficultés n’ont pas réussi à atteindre l’objectif donné, mais je constate tout de même une amélioration par rapport à ce qu’ils faisaient auparavant. J’en retiens donc que l’objectif de mon projet a généralement été atteint. Dans le cadre de mes ateliers d’écriture, j’ai utilisé deux contextes favorables à l’apprentissage de la grammaire selon François Vincent (2016). En effet, j’ai fait des activités spécifiques en enseignant d’abord la notion grammaticale hors du contexte d’écriture et j’ai animé des activités d’apprentissage contextualisées en enseignant une notion de grammaire par le biais de la correction en écriture (Vincent, 2016). Ces approches étant favorables pour l’enseignement de la grammaire, j’en comprends l’amélioration générale du résultat de mes élèves en écriture à la suite des quatre ateliers. Par rapport à la production finale, je constate que les notes des élèves ont généralement augmenté (10 élèves sur 15).
Une autre observation que j’ai faite par rapport à mon projet d’intervention en contexte, c’est que lorsque le sujet d’écriture est libre, plusieurs élèves ont de la difficulté à produire un texte de la longueur demandée. En effet, lors du quatrième atelier, les élèves avaient le choix d’écrire sur le sujet de leur choix, le texte de leur choix, mais ils devaient écrire minimum une page à double interligne et maximum deux pages. Certains élèves ont dû s’arrêter après les deux pages, alors que d’autres n’ont pas réussi à produire la première page, car ils considéraient avoir tout dit en quelques lignes. Inversement, lors des trois autres ateliers, les sujets étaient davantage dirigés, mais une certaine liberté était également donnée. Dans ces différents ateliers, un seul élève n’a pas produit la longueur de texte demandé et c’est un de mes élèves allophones. J’en comprends donc qu’il est plus facile pour les élèves d’écrire lorsque le sujet d’écriture est partiellement guidé plutôt que totalement libre.
Enfin, j’ai constaté une amélioration dans la vision de l’écriture et du français en général. En effet, au début de mon stage, lorsque je présentais l’horaire de la journée et qu’il y avait une période de français de prévue, il arrivait fréquemment qu’un ou plusieurs élèves grimacent ou fassent un commentaire pour exprimer leur mécontentement. Lorsque j’ai amené ces ateliers d’écriture, j’ai constaté une différence dans le comportement de certains de mes élèves par rapport au français. La motivation semblait davantage présente et les élèves semblaient généralement bien impliqués dans les différents ateliers à l’exception d’un élève qui était en plus grande difficulté et qui avait besoin de davantage de support. Comme l’apprentissage de l’écriture demande des efforts et un engagement cognitif élevé, la motivation des élèves ainsi que les perceptions qu’ils se font de leur habileté envers ces tâches influencent les efforts qu’ils fournissent en écriture (Barriault, 2017). Mes ateliers d’écriture ont donc permis aux élèves d’avoir des expériences d’écriture positives puisque je leur donnais plusieurs rétroactions en m’assurant de mentionner des aspects positifs tout en leur donnant un ou deux défis.
J’en retiens donc que le fait d’avoir intégré davantage d’écriture dans le quotidien des enfants a permis à ces derniers d’apprécier la tâche d’écriture plutôt qu’à la voir négativement comme étant une situation stressante d’évaluation. Plusieurs auteurs nous démontrent que la motivation est l’un des facteurs les plus déterminants pour réussir à l’école et c’est par l’implantation de l’écriture au quotidien que les élèves vivront des réussites leur donnant une motivation pour cette tâche complexe (Archambault, Eccles et Vida, 2010 ; Bégin, 2008 ; Spinath et autres, 2006 cités dans Guay et Talbot, 2010 ; Plante, 2009).


Gabrielle S.-P.
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