Les dictées métacognitives

De plus en plus, les programmes d'anglais intensif sont présents dans nos classes de 3e cycle du primaire. Cela signifie que tous les apprentissages à réaliser s’effectuent à un rythme accéléré, à un rythme « intensif ». Comment trouver le temps, à travers cet enseignement intensif des mathématiques et du français, pour implanter des activités d’écriture de manière régulière?

De mon côté, c’est par l’implantation de routines quotidiennes d’analyse de phrase du jour et de dictées métacognitives qui j’y suis parvenu. Bien entendu, ce genre d’activités et de routines ne permet pas de toucher à l’aspect « créatif » du processus d’écriture, cependant, il permet de nombreux avantages en ce qui concerne l’amélioration des capacités d’analyse de phrases et des connaissances grammaticales.

Si les dictées traditionnelles ont toujours donné des boutons aux élèves, particulièrement ceux éprouvant des difficultés en écriture, les dictées innovantes, quant à elles, permettent le développement et la pratique de stratégies servant à réviser, améliorer et corriger ses textes.

Le fonctionnement des dictées métacognitives (CSFL, 2018) :

La « phrase dictée du jour » ainsi que la « dictée 0 faute » sont les principaux dispositifs proposés par les chercheurs dans le domaine en tant que « dictées innovantes » (Fisher et Dasgagné, 2016; Fisher, Hunealt et Nadeau, 2015). Ces dictées innovantes permettent aux élèves de réfléchir sur l’orthographe grammaticale, de mobiliser leurs connaissances et de pratiquer des raisonnements grammaticaux complets afin résoudre des problèmes orthographiques avec plus d’aisance dans des contextes d’évaluation formelle.

Bref, implanter des routines impliquant les dictées métacognitives dans sa classe, c’est aussi de donner l’opportunité aux élèves de réutiliser leurs apprentissages grammaticaux dans un contexte réel. En plus, lorsque ces routines se font sous la forme de séance plénière, comme c’était le cas dans ma classe, on invite les élèves à s’inscrire dans un processus de cocréation de connaissances, ce qui ouvre la porte à des projets stimulants impliquant l’écriture collaborative par la suite.

C’est d’ailleurs ce que j’ai invité les élèves à faire après 3 mois de dictées métacognitives : écrire un texte explicatif de manière collaborative. À la fin de la rédaction, à l’aide d’un formulaire d’autoévaluation, plus de 50% des élèves ont mentionné que les différentes activités d’analyse de phrases réalisées depuis le début de l’année les avaient aidés à mieux réviser et corriger leur texte.

J’ai aussi pu remarquer que leur maitrise du métalangage grammaticale s’était améliorée avec les commentaires qu’ils laissaient dans leur texte collaboratif. Voici quelques exemples de mobilisation des connaissances grammaticales et de réinvestissement des stratégies apprises :

Emmanuel

Références:

CSFL. (2018). Bulletin #10 – La pause pédagogique : Des dictées innovantes [PDF]. Repéré à http://www.csfl.qc.ca/images/capsules/Pause_pedagogique/Bulletin10.pdf.

Fisher, C. et Desgagné, N. (2016). Guide pratique pour composer ou modifier des phrases qui favorisent la discussion grammaticale chez les élèves [PDF]. Repéré à https://scolagram.u-cergy.fr/uploads/negografic/Guide-Phrases-Juin2016.pdf.

Fisher, C., Huneault, M. et Nadeau, M. (2015). La « dictée 0 faute » et la « phrase dictée du jour » : un début de solution aux difficultés en orthographe grammaticale. Correspondance (Vol. 21), (1), 13 p.

Fisher, C. et Nadeau, M. (2014). Usage du métalangage et des manipulations syntaxiques au cours de dictées innovantes dans des classes du primaire. Repères, (49), pp.169-191.

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